1er au 13 avril 2013. Deux jolies princesses laissent leurs robes de côté pour pédaler le long de la Loire et de ses châteaux. Bien assises sur Delphine et Marylou, leurs montures, la princesse du Manitoba, Rayannah, et la princesse de la Gaspésie, Catherine, partent de Nevers avec pour objectif d’aller se tremper les orteils dans la mer, à Saint-Nazaire. Elles ont reçu, tout au long de leur périple, un accueil digne de leur sang royal. Ces aimables genses font preuve d’une générosité incroyable avec nos deux princesses qui entendent encore leurs voix dans leurs mémoires, un sourire aux lèvres.
« Si vous habitez normalement si loin l’une de l’autre, comment vous êtes vous rencontrées ? »
C’est mon tour de raconter aujourd’hui, Ray. En septembre 2004, je quitte la Gaspésie pour une semaine à Ottawa. Je participe alors à un programme appelé Rencontres du Canada. C’est là que je fais la rencontre de la belle petite franco-manitobaine. Une semaine de folies pures et simples. En raison de notre jeune âge et, peut-être un peu, des 3000 km qui nous séparaient, nous avons perdu contact. C’est seulement huit ans plus tard que nous nous retrouvons par hasard dans la ville de notre première rencontre, Ottawa, au congrès national d’ISF. Une belle surprise. Évidemment, on ne se lâche plus. Je n’ai pas un autre huit ans à perdre sans ma belle manitobaine !
« Toujours tout droit ! »
C’est facile ! À chaque fois que nous demandions des indications à un Français pour savoir où se trouvait tel ou tel endroit, la série d’explications contenait obligatoirement « toujours tout droit ». Nous nous sommes demandé à un point si ce n’était pas une expression, une blague française… parce qu’il y a des moments où dans la partie « toujours tout droite », il fallait choisir entre droite et gauche. Humf ! Heureusement, nous avions notre petite Loire qui coulait doucement et qu’on a pu suivre, toujours tout droit jusqu’à la mer…
« Oh ! Un château ! »
En fait, ça, c’était à chaque village ! Bien sûr, il y eut les gros châteaux impressionnants : Chambord, Blois, Cheverny, Villandry, Ussé… Mais il y avait aussi les plus petits, cachés dans la campagne française, dans les petits villages. Un peu partout, des châteaux. Tout simplement. Quoi de plus normal ?
« Merci ! »
C’est probablement le mot que nous avons dit le plus souvent. Merci à Éric, Michelle et Marylou. Merci à Christine. Merci à Jean-Marc, Marie et Delphine. Merci à Mathieu et Mathieu. Merci à Antoine, Cécile et Mathilde. Merci à Marie-Hélène, Henri, Tom, Laure, Joha et Gaïa. Merci à Anne-Claire, Guy et Lucie. Merci à Maryline. Merci à Jean-Clair. Merci à Pascale et Thierry. Vous nous avez tous accueillies avec une générosité incroyable, vous nous avez donné l’envie de revenir, mais aussi l’envie de continuer encore plus loin. Merci aussi à tous ceux qui nous ont aidé en cours de route, qui ont été nos petits rayons de soleil au milieu de journées plus longues ou plus difficiles. Un merci tout spécial enfin à la famille Sineux qui a bien voulu m’accueillir à bras ouverts lors de mon passage à Paris. Enfin, comme dirait ma mère, merci la vie devant tant d’abondance !
Cette expérience fut tout simplement incroyable et assez difficile à décrire. Il y a eu des jours de soleil où on entendait les deux princesses chanter du Laurence Jalbert à tue-tête, des jours de bruine où elles fredonnaient du Francis Cabrel en marchant doucement dans les jardins des châteaux et d’autres jours venteux, froids et pluvieux où elles chantaient pour se donner du courage. Après plus de 825 km derrière les cuisses, nos deux princesses se sont finalement quittées pour reprendre chacune leurs aventures respectives, espérant se revoir bientôt, en Europe ou dans leur trop grand pays…
Détourner le courant 